mercredi 4 juillet 2007

APPRENDRE DU PASSE



L'histoire de l'humanité, même si l'on considère les dernières années de la domination napoléonienne, n'offre pas d'exemple de passions guerrières telles qu'elles se sont manifestées dans les pays les plus civilisés d'Europe en août 1914. C'est alors qu'on put voir la fragilité des relations commerciales et politiques sur lesquelles le cosmopolitisme moderne comptait pour abolir les barrières entre nations. Le système financier européen qui, selon certains, rendait la guerre impossible fut aussi impuissant à prévenir la catastrophe que le furent les aspirations utopistes du socialisme international ou les liens d'une culture commune qui unissaient les élites du continent. Le monde de la banque a pris ses dispositions pour s'adapter aux conditions qui, un moment, menacèrent de le désintégrer. La voix de ceux qui chantaient la fraternité universelle et l'égalité fut noyée dans le remue-ménage des préparatifs belliqueux. On vit alors quels gouffres séparaient Slaves, Latins, Teutons et Anglo-Saxons. Et les forces qui présidaient aux destinées du monde s'exprimèrent en termes d'antagonisme racial.
Histoire de la guerre. Première partie, publiée par le Times en 1915

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